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1564. vivent dans la paix et la concorde ; il n’y a que vos amis, vos conseillers qui machinent dans les ténèbres.

» Tu me menaces du jugement du Christ dans l’autre monde : crois-tu donc que la puissance divine ne régit pas également celui-ci ? Voilà une hérésie manichéenne ! Selon vous, Dieu règne aux Cieux, Satan dans les enfers et les hommes sur la terre. Erreur ! mensonge ! La puissance du Seigneur s’étend partout, dans cette vie et dans l’autre. Tu m’annonces que je ne verrai plus ta face éthiopienne : ô ciel ! quelle infortune pour moi !…. Tu entoures le trône du Très-Haut de ceux que j’ai fait périr : nouvelle hérésie ! Personne, a dit l’apôtre, ne peut voir Dieu. Oui, enferme ta lettre dans ton cercueil, tu prouveras par là que la dernière étincelle du christianisme est éteinte dans ton cœur, car un bon chrétien meurt en aimant, en pardonnant, et non pas avec des sentimens de haine.

» Pour comble de trahison tu prétends que Volmar, ville de Livonie, est un domaine du roi Sigismond, et tu attends l’effet des bontés de ce prince, après avoir abandonné ton légitime souverain, le maître que Dieu t’avait donné, pour en choisir un meilleur. Ton grand