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1564. au nom de ce Dieu, maître de notre existence et de nos actions, par lequel les rois règnent et les puissans parlent, réponse humble et chrétienne à l’ex-boyard russe, notre conseiller et voïévode, prince André Kourbsky, qui forma le projet de devenir souverain d’Yaroslavle……

» Pourquoi, malheureux, veux-tu perdre ton âme comme un traître, en sauvant par la fuite un corps périssable ? Si tu es vraiment juste et vertueux, pourquoi n’avoir pas voulu mourir par les ordres de ton maître, et mériter ainsi la couronne du martyre ? Qu’est-ce que la vie ? Que sont les richesses et les grandeurs humaines ? Ombre et vanité ! Heureux celui à qui la mort peut procurer le salut de l’âme ! La conduite de ton esclave Schibanof doit te faire rougir ; il a conservé sa vertu devant nous et nos sujets. Fidèle à ses sermens il n’a point trahi son maître aux portes du tombeau, et toi, pour un seul mot qu’exhala mon courroux, tu attires la malédiction due aux traîtres non-seulement sur toi, mais encore sur l’âme de tes ancêtres : car ils ont juré à mon illustre aïeul de nous servir avec fidélité, eux et tous leurs descendans.

» J’ai lu ta lettre et j’en ai compris les expres-