Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1564. qui commandait les enfans boyards, les Tatars et les Mordviens, recommença à ravager la rive droite du Dniéper, traînant à sa suite quatre mille huit cents prisonniers des deux sexes : de leur côté, les Polonais inquiétaient par de fréquentes irruptions la province de Dorpat, tandis que les Cosaques de Sigismond pillaient les marchands et envoyés russes sur la route de Moscou en Tauride : ces entreprises étaient de peu d’importance ; mais la guerre ne tarda pas à prendre un caractère plus sérieux, et les dangers qu’elle présentait à la Russie s’augmentèrent bientôt par la trahison imprévue d’un des plus fameux voïévodes de Jean.

Transfuges russes en Pologne. La terreur que les cruautés du tzar inspiraient à tous les Russes, avait décidé un grand nombre d’entre eux à s’enfuir dans les pays étrangers, à l’exemple du prince Dmitri Vichnevetsky. Animé de zèle pour la gloire de sa patrie, pénétré d’amour pour son souverain tant qu’il le vit sur le chemin de la vertu, il ne voulut pas s’exposer aux caprices d’un tyran. Il se retira auprès de Sigismond qui le reçut avec bonté, qui l’accueillit comme un ennemi de Jean, et chargea son propre médecin de le traiter d’une maladie grave que l’on regardait comme la suite d’un empoisonnement ; mais ce brave guerrier