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ces. 1560 — 1561. Affable envers les grands et le peuple, il est animé d’un amour égal pour tous ses sujets, qu’il sait récompenser selon leur mérite ; bannissant la misère par sa générosité, détruisant le vice par le bon exemple ; ce prince, enfant de Dieu, veut, au jour du jugement dernier, entendre ces paroles délicieuses : Tu es le roi de vérité. Il veut pouvoir répondre, pénétré de joie et d’attendrissement : Me voici avec le peuple que tu m’as donné ! » Les observateurs étrangers, les Anglais qui, à cette époque, exerçaient le commerce en Russie, lui accordent de semblables éloges. « Jean, écrivent-ils, a éclipsé ses ancêtres et par sa puissance et par ses vertus. Il a beaucoup d’ennemis, mais il sait les dompter. La Lithuanie, la Pologne, la Suède, le Danemark, la Livonie, la Crimée, les Nogaïs, tremblent au nom de Russes. Il est d’une affabilité, d’une prévenance admirable envers ses sujets, avec lesquels il aime à s’entretenir. Souvent il leur donne des festins dans son palais. Cependant, il sait commander en maître. Il dit à un boyard allez, et le boyard court. Lui arrive-t-il de témoigner du mécontentement à un courtisan ; celui-ci, désespéré, se cache, se désole en secret, laisse croître ses cheveux, en signe de chagrin, jusqu’à ce que