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d’aller en habit russe chez le tzar, pour une entrevue secrète. Le lendemain, le tzar partit pour la Slobode-Alexandrovsky, d’où il revint six semaines après. Il le laissa partir alors pour Londres, accompagné de Savin ; ils y arrivèrent au mois de septembre de 1569. Indépendamment des avantages que Randolf obtint pour les commerçans de son pays, Jean, sur ses instances, mit en liberté Fitzgerbert, qu’on accusait d’avoir composé quelques lettres outrageantes pour le tzar ; il fit aussi grâce à Thomas Green, convaincu d’intelligences secrètes avec l’ambassadeur, et à André Asherton, qu’on accusait d’avoir envoyé à Londres des lettres de marchands anglais. Ayant permis aux Anglais de chercher une route de la Chine, le tzar promit à Randolf, par le prince Athanase Viazemsky et Pierre Grigorievitch, de ne pas écouter les insinuations d’un certain Beneth Bootler et d’autres Anglais, ennemis de la compagnie de Londres, qui faisait le commerce avec la Russie.

(44) La dépêche d’Élisabeth est écrite sur parchemin, les lettres sont effacées dans quelques endroits ; mais on peut partout en deviner le sens, qui s’éclaircit aussi par une traduction russe de ce temps, laquelle s’est conservée dans les archives du collége des affaires étrangères de Moscou, avec cette inscription : This writing in the Russian tongue is affirmed by Daniel Silvester Englishman, the interpretor of the ambassador of the Emperore of Russia, being sworne upon his othe to be the trew copie of the letter, whiche is writen in the english tonge by the queen maiestie of England… C’est-à-dire : « L’interprète de l’ambassadeur du tzar, Daniel-Silvestre, anglais, a affirmé sous serment la fidélité de cette traduction, etc. »

Nous copierons ici les passages les plus importans : To the deare most mightie and puissant Prince, our brother, great