Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/603

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore les rapports du commerce d’échange avec l’Asie.

Luxe et magnificence. Jean avait enrichi le trésor de la couronne par des droits sur le négoce, par des impôts sur les villes et les communes, ainsi que par la réunion au fisc de plusieurs domaines de l’Église. Ces ressources lui procurèrent les moyens d’établir des arsenaux, où se trouvaient jusqu’à deux mille pièces de siége et de campagne ; de construire des forteresses, des palais et des temples ; de se procurer enfin des objets de luxe, à l’achat desquels il dépensait le superflu de ses revenus. Nous avons déjà parlé de l’étonnement des étrangers qui visitaient son trésor et son palais à Moscou. Ici, c’était des tas de perles fines ; plus loin des monts d’or ou d’argent : ils admiraient des cercles brillans à la cour ; des repas où l’on prodiguait pendant cinq ou six heures, à six ou sept cents convives, les mets les plus exquis, les fruits et les vins des climats chauds et lointains. Un jour le tzar donna, dans son palais du Kremlin, un dîner où se trouvaient, sans compter les hommes de marque, deux mille alliés Nogaïs qui allaient faire la guerre en Livonie. Dans ses marches triomphales, ses gardes couverts d’or, leurs brillantes armures, les riches harnais de leurs chevaux, tout en un mot offrait l’image