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vre, du lin, de la laine, des cordages, de la cire, du miel, du suif, du cuir, du fer et des bois de construction. Les négocians français qui avaient apporté à Jean une lettre amicale de Henri III, obtinrent la permission de faire le commerce à Kola ; Poudogersky fut le lieu fixé pour ceux d’Espagne ou des Pays-Bas. Le plus marquant de ces derniers, nommé Jean Devasch, dit Barbe-Blanche, fournissait des pierres précieuses au tzar, et jouissait de sa faveur particulière ; ce qui excitait la jalousie des Anglais. Dans un entretien avec Bows, ambassadeur d’Élisabeth, Jean se plaignit de ce que les marchands de Londres n’apportaient rien de précieux en Russie ; tirant alors une bague de son doigt, et montrant une émeraude incrustée dans son bonnet, il dit que Devasch lui avait cédé la première pour 60 roubles et la seconde pour 1000 roubles. Bows, étonné, estima la bague à 3000 roubles et l’émeraude à 40,000. Les Russes expédiaient une quantité considérable de blé en Suède et en Danemarck. Kobentzel s’exprimait ainsi en parlant de la Russie : Cette terre, bénie du ciel, abonde en tout ce qui est nécessaire à l’existence de l’homme, sans avoir aucun besoin réel des productions des autres pays. La conquête de Kazan et d’Astrakhan avait servi à étendre