Changement de caractère du tzar.
Les Russes et les étrangers qui se trouvaient alors à Moscou s’accordent à représenter ce jeune monarque, âgé de trente ans, comme le modèle des souverains ; religieux, sage, zélé pour la gloire, pour le bonheur de ses États. Les premiers s’expriment ainsi à son sujet : « Toute la sollicitude de Jean se porte à se conserver pur devant le Seigneur. Dans le temple ou dans une pieuse retraite, au conseil des boyards, comme au milieu du peuple, il n’exprime qu’un sentiment : Puissé-je régner ainsi que le Très-Haut l’a prescrit à ses oints vèritables ! Une justice impartiale, la sûreté publique et particulière, l’intégrité des États confiés à sa puissance, le triomphe de la religion, la liberté des chrétiens, tels sont les objets qui occupent sans cesse sa pensée. Surchargé d’occupations, il ne connaît d’autres délassemens que le calme de la conscience, que la satisfaction de remplir ses devoirs ; il dédaigne les amusemens ordinaires des prin-