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de Jean bien plus que celui du clergé : c’était lui qui méditait, donnait ses avis ; le clergé se bornait à suivre ses instructions : le style en est admirable par sa pureté et sa précision.

Nous devons remarquer ici une singularité. Jean et le clergé qui voulaient détruire les anciens usages contraires à la religion, ne songèrent pas, dans le livre des cent chapitres ou code ecclésiastique, à celui de porter des noms qui ne se trouvent pas dans la légende et qui leur étaient donnés d’après leurs caractères et humeurs : les gens de basse classe et même des hommes de marque, persuadés que c’était un péché de se nommer Oleg ou Rurik, prenaient dans des actes officiels, et à la manière des anciens, les noms de Drougina (compagnie), de Tischina (tranquillité), d’Istoma (langueur), de Khozaïn (ménager), en y joignant simplement le nom de baptême de leur père, usage qui paraissait innocent aux yeux du tzar.

Après la mort du métropolitain Antoine, c’est-à-dire au mois de février 1581, Jean, ayant nommé pour le remplacer Denis, abbé de Khoutim, institua, de concert avec les évêques, la cérémonie de son sacre, sans rien ajouter à ce qu’il paraît à l’ancienne, mais uniquement pour la fixer par le décret suivant du concile : «  Ce-