Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/593

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en foule dans les cabarets, jouent aux dés et se ruinent ; les hommes et les femmes vont se baigner dans les mêmes bains, où les moines et les religieuses ne rougissent pas de se montrer ; on vend dans les marchés des lièvres, des canards et des coqs de bruyère étouffés, et, au mépris des commandemens des conciles œcuméniques, on mange du sang ou du boudin ; suivant l’usage des Latins, on se rase la barbe, on se frise les moustaches ; on porte des vêtemens étrangers ; on invoque le nom de Dieu en témoignage d’imposture, et l’on prononce des paroles obscènes ; enfin ce qu’il y a de plus abominable, ce qui fait que dans son juste courroux Dieu châtie les chrétiens par la guerre, la famine et la peste, on tombe dans le péché de Sodome ! Pères spirituels ! extirpez le mal, instruisez, menacez, châtiez par des pénitences ; que ceux qui persisteraient dans le vice soient exterminés ! inspirez aux chrétiens la crainte de Dieu et la chasteté, exhortez-les à vivre en paix avec leurs voisins, abjurant la chicane, le vol, le faux témoignage et le parjure ; faites que les bonnes mœurs régnent dans notre chère patrie, et que surtout les enfans révèrent leurs parens. »

Cette législation ecclésiastique est l’ouvrage