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1584. sa fureur imploraient en sa faveur l’assistance céleste…… et lui, touchant au seuil de la tombe, il se faisait porter, dans un fauteuil, à l’appartement qui renfermait ses trésors !… il contemplait ses pierres précieuses ! Le 15 mars, il les montrait avec satisfaction à un anglais nommé Horsey, lui expliquant, dans le langage d’un savant connaisseur, la qualité des diamans ou des hyacinthes. S’il faut en croire encore un récit affreux, sa belle-fille, l’épouse de Féodor, s’étant approchée du malade pour lui prodiguer de tendres consolations, recula d’horreur, et s’enfuit épouvantée de sa lubricité !… Était-ce là un pécheur repentant ? Pensait-il au prochain et terrible jugement de Dieu ?

Déjà les forces du tzar diminuaient sensiblement, et le délire de la fièvre égarait ses idées. Étendu, sans connaissance, il appelait à haute voix le fils qu’il avait tué ; il le voyait en imagination ; il lui parlait avec tendresse… Toutefois, le 17 mars, il se sentit un peu mieux par l’effet d’un bain tiède, de sorte qu’il fit dire à l’ambassadeur de Pologne, alors à Mojaïsk, de se rendre incessamment à Moscou. Le lendemain, s’il faut en croire Horsey, il dit à Belsky : « Allez annoncer la mort à ces imposteurs d’astrologues. D’après leurs contes, c’est aujour-