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deur 1584. polonais qui se rendait à Moscou : Jean avait lui-même donné cet ordre. Il conservait encore quelque espoir de se rétablir. Néanmoins il convoqua les boyards et dicta son testament, dans lequel il déclarait le tzarévitch Féodor, l’héritier de la couronne ; il choisit des hommes marquans pour conseillers, chargés de veiller à la prospérité de l’État, et d’alléger à ce jeune prince, faible de corps et d’âme, le fardeau des affaires : c’était le prince Jean Schouïsky, célèbre par la défense de Pskof ; Jean Mstislavsky, fils de la propre nièce du grand duc Vassili ; Nicétas Yourief, frère de la vertueuse Anastasie, première tzarine ; Boris Godounof et Belsky. Il assigna la ville d’Ouglitch pour apanage au tzarévitch Dmitri, encore en bas âge, et à la mère de ce jeune prince dont l’éducation fut confiée au seul Belsky. Pour témoigner sa reconnaissance à tous les boyards et voïévodes, il les appelait ses amis, ses compagnons d’armes dans la conquête des royaumes infidèles, dans les victoires remportées sur les chevaliers de l’ordre de Livonie, sur le khan et le sultan. Ses exhortations à Féodor avaient pour but de l’engager à régner avec piété, amour et charité, lui conseillant, ainsi qu’aux cinq principaux dignitaires de l’État, d’éviter la guerre