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terre. » 1583. Après ces mots, il ordonna à Bows de se préparer à partir. Alors celui-ci regrettant le mauvais succès de sa mission, chercha à s’excuser par son ignorance des usages Russes : il supplia le tzar de s’expliquer encore avec Élisabeth, l’assurant que flattée de l’idée d’un lien de famille avec un si grand monarque, elle lui ferait parvenir les portraits de dix, et peut-être davantage, des plus illustres, des plus belles demoiselles de Londres, et que, malgré son amour de la paix, elle pourrait, en cas de guerre, fournir à la Russie des secours en hommes et en argent, si Jean voulait consentir à rendre aux négocians anglais tous leurs anciens droits exclusifs sur le commerce de la Dvina septentrionale. 1584. L’espoir de devenir l’époux d’une anglaise aimable, charmait encore l’imagination du tzar : il mettait aussi beaucoup de prix à l’amitié d’Élisabeth, de sorte qu’il se décida à faire partir pour Londres une nouvelle ambassade. Bien qu’il fût personnellement irrité contre Bows, il fit punir, sans examen, quelques fonctionnaires russes dont celui-ci disait avoir à se plaindre, afin que cet homme bourru et rapace, selon les expressions des actes ministériels, ne quittât point la Russie avec un sentiment de haine contre elle ; mais avant le départ de Bows, avant la nomi-