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chent) ; 1563. une autre sur le Volga, là où se trouve aujourd’hui Tzaritzin ; une troisième près de la mer Caspienne, pour assurer d’abord la tranquillité de ses possessions aux environs de la mer d’Azoff, et ensuite de reprendre Astrakhan, Kasan pour resserrer et affaiblir la Russie. Le khan devait être le principal exécuteur de cette entreprise. Le sultan lui avait ordonné de se porter sur Astrakhan, avec promesse de lui envoyer par le Don de l’artillerie et des hommes habiles dans l’art des fortifications. Heureusement pour la Russie, Devlet-Ghireï redoutait le despotisme des Turcs, plus encore que la puissance du tzar : il ne voulut point leur céder les royaumes de Bâti, et tandis qu’il tâchait de prouver au sultan l’impossibilité du succès, il instruisit le souverain de Moscou de ce plan, si dangereux pour la Russie, et qui depuis parut abandonné. Malgré ces relations d’amitié avec la Crimée, Jean flattait l’ennemi déclaré de Devlet-Ghireï, Ismaël, chef des princes nogaïs, qui veillait à la sûreté d’Astrakhan, en nous donnant avis des perfides intentions de ses princes, amis secrets du khan. Il mourut en 1563, vivement regretté de la Russie, et laissa un fils nommé Tin-Akhmat, qui fut aussi chef de la horde des Nogaïs, et rechercha à l’exemple de son père la faveur de Jean.