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pressa 1583. de détruire par des éloges qui firent plaisir à Élisabeth. On peut en conclure que ce mariage entrait dans ses vues. Marie Hastings le désirait aussi ; mais effrayée bientôt par divers récits sur la férocité du tzar, elle changea d’idée, et parvint, sans beaucoup de peine, à persuader la reine de lui épargner le dangereux honneur qui lui était offert.

À la suite d’un festin splendide, donné à l’ambassadeur au palais de Greenwich, Élisabeth lui remit deux lettres pour Jean. L’une contenait des remercîmens de la proposition d’alliance ; l’autre, de l’intention qu’il avait manifestée de visiter l’Angleterre, non pas pour fuir un danger quelconque, au cas d’une révolte ou d’une calamité, mais uniquement pour faire connaissance avec une tendre sœur, prête à prouver que son royaume serait pour lui une autre Russie. Ambassadeur d’Élisabeth à Moscou. Jérôme Bows fut envoyé à Moscou avec Pissemsky en qualité d’ambassadeur d’Angleterre pour y terminer définitivement, ainsi que le déclara Élisabeth, toutes les affaires politiques et secrètes.

Jean, satisfait, reçut Bows d’une manière très-gracieuse, le 24 octobre 1583 ; après s’être informé, avec le plus vif intérêt, de la santé d’Élisabeth, il ordonna au boyard Nicétas You-