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1583. la voûte obscure d’un appartement. » La prétendue fit alors une révérence, et se tint immobile devant celui qui devait apprécier ses charmes : examen pénible pour l’amour-propre d’une femme ! Pissemsky, qui avait à cœur de justifier la confiance de son maître dans cette circonstance importante, fixa sur la timide Anglaise des regards curieux et pénétrans, afin d’avoir une idée exacte de ses attraits, et de pouvoir en transmettre le détail au tzar. Il dit enfin, c’est assez ! et se promena avec la prétendue dans les allées du jardin ; il la quittait, puis se rapprochait d’elle et l’examinait encore. Son rapport, à ce sujet, s’exprimait ainsi : Portrait de la prétendue. « Marie Hastings a la taille élevée, svelte et bien prise ; le teint clair, les yeux bleus, les cheveux châtains, le nez aquilin, et les doigts allongés. » Il ne parlait ni de sa beauté ni de ses agrémens. Élisabeth, qui avait consenti avec une sorte de répugnance à laisser ainsi examiner sa nièce, était curieuse de connaître l’opinion de Pissemsky à cet égard. Elle disait que sans doute Marie n’était pas de son goût, et que le portrait à lui confié pour être remis au tzar, et dans lequel l’artiste n’avait pas flatté l’original, serait peu propre à séduire ce prince difficile en fait de beauté ; supposition que l’ambassadeur s’em-