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voyé 1583. russe avec une extrême attention, témoigna la reconnaissance que lui inspirait le désir du tzar d’entrer en liaison de parenté avec elle, ajoutant qu’elle ne croyait pas que Marie Hastings, distinguée uniquement par ses qualités morales, pût plaire à un prince connu pour amateur de la beauté. « D’ailleurs, ajouta Élisabeth, elle vient d’avoir la petite vérole ; je ne souffrirai jamais que vous la voyiez dans cet état, ni que le peintre fasse son portrait lorsqu’elle a le visage pourpré et couvert des marques de cette maladie. » Cependant l’ambassadeur insistait. La reine promit alors de le contenter, en demandant le temps nécessaire pour l’entier rétablissement de la prétendue, et l’on parla des conditions de ce mariage. La fille de Henri VIII, mari de six femmes, n’était point étonnée de voir le tzar, qui avait une épouse, en chercher une autre encore ; mais elle voulait, préalablement, assurer, par un traité solennel, les droits de la future tzarine et de ses enfans. Après cet entretien, elle congédia l’ambassadeur, qui attendit pendant plusieurs mois l’honneur de voir Marie Hastings.

Sur ces entrefaites, la tzarine accoucha, le 19 octobre, d’un fils, qui reçut le nom de Dmitri, dont la destinée fut aussi malheureuse pour lui-