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1583. monarque connaît mieux que personne ses amis et ses ennemis. » Les ministres annoncèrent alors l’assentiment de la reine à toutes les propositions du tzar, et dressèrent les principaux articles du traité. Ils avaient donné à Jean, dans la rédaction, le titre de frère et cousin d’Élisabeth, et employé la formule suivante : Le tzar supplie la reine ; ajoutant que les Anglais pourraient seuls, à l’exclusion de tous étrangers, faire le commerce dans le pays de la Dvina, à Solovky, sur les rives de l’Oby, de la Petschora et du Mézène ; mais ces conditions déplurent à Pissemsky, qui exprima son mécontentement en ces termes : « Mon maître est le frère et non pas le cousin d’Élisabeth. Un tzar de Moscovie fait connaître sa volonté ; il exige, mais ne supplie jamais, et n’accorde à personne le droit exclusif de commercer dans ses États. Nos ports sont ouverts à tous les navigateurs étrangers. » Les ministres effacèrent le titre de cousin, en expliquant que loin d’avoir quelque chose d’humiliant, il n’exprimait que de la bienveillance. Ils consentirent à retrancher aussi le mot supplier. Quant aux prérogatives dont ils voulaient jouir, ils démontrèrent que les Anglais ayant découvert, à travers mille dangers et à force de dépenses, les