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1583. des négocians de la compagnie russe de Londres. Au nom de Jean, Élisabeth se leva, fit quelques pas en avant, et reçut la lettre avec les présens du tzar, disant avec un sourire qu’elle ne savait pas la langue russe. Elle s’informa ensuite de la santé de son ami ; témoigna des regrets de la mort du tzarévitch ; en un mot, montra beaucoup de bonne humeur et d’affabilité. Sur ce que Pissemsky lui disait de l’attachement que le tzar avait pour elle, de préférence à tous les autres souverains de l’Europe, elle répondit : Je l’aime avec autant de sincérité ; et je désire vivement le voir un jour de mes propres yeux. Elle voulut savoir si l’Angleterre plaisait à l’ambassadeur, et si la tranquillité régnait en Russie. Pissemsky fit l’éloge de l’Angleterre, fertile et bien peuplée ; il assura la reine que toutes les révoltes étaient apaisées en Russie, et que les criminels avaient, par l’expression de leur repentir, excité la clémence du tzar, et obtenu leur pardon.

Satisfait de l’accueil et des honneurs qu’il avait reçus autant que des bontés d’Élisabeth, Pissemsky se plaignait de la lenteur apportée dans les affaires qu’il avait à traiter. Il refusait les parties de plaisir ou de chasse qui lui étaient proposées, répondant : « Notre voyage a eu pour