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1583. justes et fondées ; il s’engageait alors à réprimer, sans retard, l’audace des officiers polonais ; mais bientôt il accusait les Russes et justifiait ses sujets ; de sorte qu’au mois de septembre 1585, Jean se trouva forcé d’envoyer sur la frontière deux mille enfans-boyards et strélitz, pour y défendre les Russes contre les vexations de Patz, voïévode de Vitebsk, qui avait construit une nouvelle forteresse sur le territoire de la Moscovie ; en un mot, malgré la pusillanime patience de Jean, les hostilités pouvaient, d’un jour à l’autre, se renouveler du côté de la Pologne.

Révolte des Tchérémisses. Une révolte générale éclata tout-à-coup dans le pays des Tchérémisses de la plaine, et s’étendit avec une telle violence que les voïévodes de Kazan ne purent parvenir à l’apaiser. Le tzar, alarmé, fit partir aussitôt des troupes sous le commandement du prince Életsky (octobre 1582). Ensuite, ayant appris que l’insurrection faisait des progrès au lieu de se calmer, il fit marcher contre les Tchérémisses ses plus illustres voïévodes, le prince Jean Vorotinsky et le valeureux Dmitri Khvorostinin. D’autres nouvelles répandirent encore de plus vives alarmes dans Moscou. Au mépris du traité de paix, le khan Mehmet-Ghireï, qui entretenait des in-