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1584. de Karatscha, parvinrent, au moyen d’un feu bien entretenu, à repousser toutes les attaques et à rentrer dans la ville, délivrée par leur valeur ; car, frappé de terreur, le mourza avait levé le siége en toute hâte et s’était sauvé au-delà de l’Ischim. Les villages et campemens voisins se soumirent de nouveau à Iermak : le destin favorisait encore les héros !

Dernières conquêtes d’Iermak. Iermak résolut d’intimider les ennemis et de garantir sa sûreté pour l’avenir. À cet effet, bien qu’il ne lui restât plus qu’une faible troupe, il entreprit de poursuivre Karatscha, en remontant l’Irtisch, afin d’étendre les possessions de la Russie vers l’est. Il battit le prince Beghiche et s’empara de sa ville, dont on voit encore les débris sur les rives d’un lac sinueux, près de l’embouchure du Vagaï. Il se rendit maître de toute la contrée qui s’étend jusqu’à l’Ischim, effrayant par sa vengeance ceux qui osaient lui résister, épargnant ceux qui mettaient bas les armes. Dans la contrée de Sargaty vivait alors un illustre vieillard, ancien chef tatar, juge héréditaire de toutes les tribus, depuis le premier khan de Sibérie. Il fit acte de soumission ainsi que le prince Etitchaï, qui gouvernait la ville de Tébend. Celui-ci, en apportant le tribut à Iermak, lui présenta sa jeune fille fiancée au