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1584. les Nogaïs, protestait de sa fidélité ; en un mot il parvint à tromper Iermak à tel point que celui-ci lui envoya quarante de ses plus intrépides soldats, sous les ordres de l’hetman Jean Koltzo. Quelques décharges de mousqueterie auraient suffi à cette poignée de braves pour disperser des milliers de sauvages ; Imprudence des Cosaques. mais conduits à leur perte par une la taie destinée, les Cosaques arrivèrent, sans prendre aucune précaution, chez leurs prétendus amis et se placèrent tranquillement sous le fer des meurtriers. Le premier des héros d’Iermak et ses vaillans compagnons, naguère lions dans les combats, tombèrent comme des agneaux dans le camp de la Tara…. Le résultat de cet événement fut la révolte de tous les tributaires. Aussitôt les Tatars, les Ostiaks de Sibérie se soulèvent contre les Russes et massacrent, dans une reconnaissance, l’hetman Mikhaïlof ; ensuite ils se réunissent aux troupes de Karatscha et vont avec leurs innombrables chariots camper autour d’Isker, Siége d’Isker. où Iermak se voit étroitement assiégé. Ses conquêtes, son royaume, ses sujets, tout venait de s’évanouir ! Quelques toises de fortifications en bois avec des remparts de terre, formaient alors tout le domaine des Cosaques ! Iermak aurait pu faire des sorties ; mais il voulait ménager ses soldats,