Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/510

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1583. sur la Tchoussovaïa, pour suivre les traces du héros de la Sibérie. Les illustres citoyens, véritables auteurs de cette acquisition importante pour la Russie, la cédèrent à l’État ; mais en récompense et pour prix de leurs services et de leur zèle, Jean fit à Siméon Stroganof concession de deux bourgs, la grande et la petite Sol, sur le Volga. Maxime et Nicétas obtinrent le privilége de faire le commerce dans toutes leurs villes, sans payer aucun droit.

Nouvelles conquêtes. En attendant de bonnes nouvelles de la Russie, les conquérans de la Sibérie ne s’abandonnaient pas à un stérile repos. Ils s’avancèrent par la Tavda jusqu’au pays des Vogoulitches et près de l’embouchure de cette rivière, où dominaient les princes tatars Laboutan et Petschénieg. Dans une affaire sanglante, Iermak les mit en déroute sur les bords d’un lac, et l’annaliste rapporte que de son temps on y voyait encore une grande quantité d’ossemens humains. Mais les timides habitans des cantons de Koschoutz et de Tabarin payèrent, sans murmurer, le tribut exigé par le chef des Cosaques. Ces paisibles sauvages vivaient dans une indépendance absolue, n’ayant ni princes, ni chefs ; seulement ils accordaient leur respect à quelques hommes riches, dont la sagesse était généralement reconnue, et les pre-