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trations 1582. d’une soumission absolue, comme un guerrier redoutable et doué d’une force d’âme surnaturelle. Au son d’une musique guerrière les Cosaques remontaient les fleuves : ils descendaient de leurs barques, vêtus de leurs plus beaux habits, afin d’étonner les habitans par leurs richesses. Ayant ainsi assuré la domination de la Russie depuis Bérézof jusqu’au Tobol, Iermak, satisfait et tranquille, arriva heureusement à Isker.

Àmbassade à Moscou. Alors seulement, il annonça aux Stroganof, qu’avec l’aide de Dieu il avait vaincu le sultan, pris sa capitale, ses États, son neveu, et fait prêter à ses peuples serment de fidélité à la Russie. En même temps, il écrivit au tzar que ses pauvres Cosaques, proscrits, troublés par leur conscience et livrés au repentir, avaient bravé la mort pour réunir un vaste État à la Russie, au nom du Christ et de leur grand monarque, pour les siècles des siècles et pour tout le temps qu’il plaira au Très-Haut de prolonger l’existence de l’univers. « Ils attendent, ajoutait-il, les ordres des voïévodes russes auxquels ils sont prêts à remettre le royaume de Sibérie, sans aucune espèce de condition, disposés à mourir pour la gloire ou sur un échafaud, selon qu’il plairait à Dieu et à leur maître. »