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1582. premier coup de fusil. À l’instant, ses troupes se dispersent, et les habitans s’engagent à payer tribut à la Russie. Déjà Iermak se trouvait sur la rive de l’Oby, fleuve important, sur le cours duquel les anciens Novgorodiens avaient quelques notions, mais dont la source et l’embouchure, suivant les voyageurs moscovites de 1567, se cachaient dans des régions inconnues. Maître de Nazym, principale ville des Ostiaks, et de plusieurs autres forteresses, ayant entre ses mains le prince de ce pays, Iermak eut à déplorer la perte d’un de ses braves compagnons d’armes, l’hetman Nicétas Pan, tué dans un assaut avec quelques uns des plus intrépides cosaques. Il ne voulut pas pénétrer plus avant dans un pays qui ne lui présentait que des déserts glacés, lieux de désolation où, pendant l’été, les rayons brûlans du soleil parviennent à peine à réchauffer la surface de marais immenses couverts de mousse ; des fondrières durcies par le froid et parsemées d’ossemens de mammouths, y offrent l’aspect d’un vaste cimetière. Iermak désigna Alatscha, prince ostiak, comme chef des tribus de l’Oby ; ensuite il reprit le chemin de la capitale de Sibérie, traité en vainqueur et en souverain par ses tributaires. Il était accueilli partout avec les démons-