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çaient 1582. avec leur tonnerre, et les devins effrayés coururent se cacher dans l’épaisseur des forêts. C’est là que se trouve aujourd’hui la colonie de Ratscha, au-dessous de Demiansk. Plus loin, dans le canton de Tzingal, à l’endroit où l’Irtisch, resserré par des montagnes, précipite son cours rapide, une multitude d’hommes armés attendaient les Cosaques : mais une décharge de mousqueterie les mit en fuite, et ceux-ci s’emparèrent de la petite ville de Nazym, où ils ne trouvèrent que des femmes et des enfans frappés de terreur et attendant la mort. Iermak les traita avec tant de douceur que leurs pères et leurs maris ne tardèrent pas à venir le trouver avec un tribut. Après avoir soumis le canton de Tarkhan, les Cosaques entrèrent dans le pays du plus considérable des princes ostiaks, nommé Samar. Allié avec huit autres petits princes, il attendait les Russes de pied ferme, afin de décider, par une bataille, du sort de tout l’ancien pays d’Yougorie. Samar se vantait de son courage, de sa force, mais il oublia la prudence, car lui, son armée et ses gardes étaient plongés dans le sommeil, lorsqu’à l’heure du crépuscule, les Cosaques vinrent attaquer son camp. Éveillé par le tumulte, il se lève, saisit ses armes, et tombe frappé à mort du