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1581. à cheval, et le cinq décembre il tomba à l’improviste sur vingt russes qui pêchaient dans le lac d’Abalak, et les massacra tous. Aussitôt qu’Iermak apprend cette surprise, il court à la poursuite de l’ennemi, l’atteint près d’Abalak, à l’endroit où se trouve à présent le bourg de Chamehin, le bat et le disperse : ensuite, ayant fait relever les corps de ses compagnons d’armes, il les inhuma, avec les honneurs militaires, sur le cap de Saouskan, près d’Isker, dans l’ancien cimetière des khans. L’intensité du froid, de dangereux tourbillons de neige, les courtes journées d’hiver dans ces contrées septentrionales, ne lui permettaient pas de songer à de nouvelles entreprises de quelque importance avant le retour du printemps. En attendant, la soumission pacifique de deux princes des Vogoulitches, Ichberdeï et Souklem, servit bientôt à étendre les possessions des Cosaques. Le premier avait ses domaines au-delà des marais d’Eskalbin, sur les rives de la Kouda ou de la Tavda ; le second habitait les environs de Tobolsk. Tous les deux offrirent volontairement de payer le yassak ou tribut en zibelines, et prêtèrent serment de fidélité à la Russie. Ichberdeï sut se concilier l’amitié particulière des Cosaques, auxquels il servit de conseil et de guide dans les