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1581. ses turbulens compagnons d’armes, de telle sorte qu’ils n’osèrent exercer aucune vexation dans un pays conquis par leur audace et à travers mille dangers, à l’extrémité du monde. Sévérité d’Iermak. On rapporte que l’inflexible Iermak, ménageant les guerriers chrétiens dans les combats, les traitait avec rigueur pour le moindre délit, et qu’il punissait également de mort la désobéissance et la fornication ; non-seulement il exigeait de sa troupe entière soumission, mais encore la pureté de l’âme, afin de se rendre agréable au maître de la terre et à celui du ciel, persuadé que Dieu lui accorderait la victoire avec un petit nombre de guerriers vertueux, plutôt qu’avec un grand nombre de pécheurs endurcis : « Ses cosaques, dit l’annaliste de Tobolsk, menaient une vie chaste, en marche aussi bien que pendant leur séjour dans la capitale de la Sibérie. Aux combats succédait la prière. » Cependant ils n’étaient pas encore au terme de leurs dangers.

Il s’était passé quelque temps sans qu’on entendît parler de Koutchoum, et les chefs cosaques, sans aucune inquiétude, se livraient au plaisir de la chasse, dans les environs de la ville ; mais Koutchoum s’en était rapproché : malgré sa blessure, Mahmetkoul était déjà remonté