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1581. d’un côté, par des retranchemens et un fossé profond ; de l’autre par un triple rempart. Selon l’annaliste, les vainqueurs y trouvèrent d’immenses richesses en or, argent, draps d’or d’Asie, pierres précieuses, fourrures, etc., qu’ils partagèrent en frères. La ville était entièrement déserte. Ces guerriers qui venaient de conquérir un royaume n’y voyaient pas un seul habitant. Ils regorgeaient d’or, de zibelines, et manquaient de nourriture. Cependant, trois jours après, ils virent arriver les Ostiaks, conduits par leur prince Bohar, qui venaient leur apporter des présens et des provisions, prêter serment de fidélité, demander grâce et protection. Bientôt parurent aussi un grand nombre de Tatars avec leurs femmes et leurs enfans. Ils reçurent d’Iermak un gracieux accueil. Il les tranquillisa, et les laissa retourner à leurs campemens, après avoir exigé d’eux un léger tribut.

Cet homme, naguères chef d’une bande de brigands, qui venait de se montrer intrépide héros et capitaine habile, déploya également son génie extraordinaire dans les choses relatives à l’administration et à la discipline militaire. Il inspirait à des peuples grossiers et sauvages une extrême confiance dans un pouvoir nouveau. Il parvint à contenir, par une juste sévérité,