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1581. sur la montagne au milieu de ses Imans, de ses Mullahs, invoquait Mahomet pour le salut, des vrais croyans. Heureusement pour les Russes, Mahmetkoul blessé fut obligé de quitter le combat, et les Mourzas le transportèrent, dans un canot, sur l’autre bord de l’Irtisch. À cette nouvelle la consternation se répandit parmi l’armée ennemie : privée de chef, elle désespère de la victoire ; les princes Ostiaks prennent la fuite ; ils sont suivis par les Tatars, et Koutchoum, apprenant que déjà les étendards chrétiens flottaient sur les retranchemens, cherche son salut dans les déserts d’Ischim, ayant eu à peine le temps d’enlever de sa capitale une partie de son trésor. Cette bataille générale et sanglante décida de la domination des Russes depuis la chaîne des monts Ourals jusqu’aux rives de l’Oby et du Tobol : elle coûta aux Cosaques cent sept de leurs plus braves guerriers, et jusqu’aujourd’hui on fait, pour le repos de leur âme, des prières solennelles dans la cathédrale de Tobolsk.

Prise de la ville d’Isker ou de Sibir. Le 27 octobre, Iermak, déjà illustre pour l’histoire, après avoir rendu au ciel d’éclatantes actions de grâce, fit son entrée triomphante dans la ville d’Isker ou de Sibir, située sur une élévation au bord de l’Irtisch. Elle était défendue,