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1581. aux Russes vers la fin de la journée, en attendant une nouvelle bataille, et sans perdre ni le courage, ni l’espérance. L’aveugle Koutchoum sortit de ses fortifications pour venir camper sur la montagne de Tchouvache ; Mahmetkoul fut chargé de la garde des retranchemens, et les Cosaques qui, dans la même soirée, s’étaient emparés de la petite ville d’Atik-Mourza, n’osèrent pas se livrer au repos dans la crainte d’une attaque.

Conseil nocturne des Cosaques. Déjà la troupe d’Iermak était visiblement diminuée. Quelques cosaques avaient été tués, beaucoup étaient blessés, et au milieu de fatigues continuelles, un grand nombre d’entre eux n’avaient plus ni forces, ni valeur. Les chefs profitèrent de cette nuit d’inquiétude pour se consulter sur le parti à prendre, et dans ce conseil la voix des faibles se fit entendre. « Nous avons, disaient-ils, assouvi notre vengeance. Il est temps de rétrograder, et de nouveaux combats sont dangereux pour nous, puisque bientôt nous ne pourrons plus vaincre, faute de combattans. — Frères, répondirent les chefs, il ne nous reste d’autre chemin que celui qui est devant nous : déjà les rivières se couvrent de glace : en tournant le dos, nous périrons au milieu des neiges, et si nous