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1581. Taousak parlait des Cosaques comme d’hommes merveilleux, comme des héros invincibles, lançant le feu et la foudre qui pénètrent à travers les cuirasses. Toutefois Koutchoum, privé de la vue, avait une âme forte : il se prépara à défendre avec courage son pays et sa croyance. Il rassemble aussitôt tous ses sujets, fait entrer en campagne son neveu Mahmetkoul à la tête d’une cavalerie nombreuse, et lui-même il se retranche sur la rive de l’Irtisch, au pied de la montagne de Tchouvache, fermant ainsi aux Cosaques le chemin d’Isker.

La conquête de la Sibérie ressemble, sous plus d’un rapport, à celle du Mexique et du Pérou. Ici c’était aussi une poignée d’hommes qui, au moyen d’armes à feu, mettaient en déroute des milliers de soldats armés de flèches ou de javelots ; car les Mogols comme les Tatars du nord ignoraient l’usage de la poudre à canon, et, vers la fin du seizième siècle, ils se servaient encore des armes employées du temps de Genghis. Chacun des guerriers d’Iermak faisait face à une foule d’ennemis. Si sa balle n’en tuait qu’un seul, la détonation effrayante de son fusil en faisait fuir vingt ou trente. Combats. Dans le premier combat livré sur la rive du Tobol, à l’endroit nommé Babassan, Iermak, à l’abri d’un