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1581. parut merveilleuse. Laissant de côté les assertions fabuleuses, nous nous en rapporterons, pour les faits principaux, aux documens officiels et au récit contemporain le plus véridique au sujet d’une conquête, en effet, surprenante.

D’abord les Cosaques remontent, pendant quatre jours, le cours rapide et semé d’écueils de la Tchoussovaïa, jusqu’à la chaîne des monts Ourals. Les deux jours suivans, à l’ombre des masses de rocs dont l’intérieur de ces montagnes est hérissé, ils atteignent, au moyen de la rivière Sérébrennaïa, le passage appelé route de Sibérie : là ils s’arrêtent ; ignorant ce qui pouvait leur arriver par la suite, ils contruisent, pour leur sûreté, une espèce de redoute à laquelle ils donnent le nom de Kokouï. Ils n’avaient trouvé encore que des déserts et un petit nombre d’habitans. Ensuite ils se transportent, en remorquant leurs embarcations, jusqu’à la rivière de Iaravle. Ces lieux sont, encore aujourd’hui, signalés par des monumens d’Iermak : des rochers, des cavernes, des vestiges de fortifications y portent son nom. On assure que les gros bateaux abandonnés par lui, entre la Sérébrennaïa et la Barantcha, ne sont pas, de nos jours, entièrement pourris et que des arbres élevés ombragent leurs débris à moitié réduits en poussière.