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saques, 1581. et les captifs allemands ou polonais qui soupiraient après la liberté, considéraient la Sibérie comme le chemin de leur patrie. Iermak commença par organiser sa petite armée. Il nomma des hetmans, des officiers subalternes, désigna pour second chef, l’intrépide Jean Koltzo ; des chaloupes fufent chargées de munitions de guerre et de bouche, de pièces d’artillerie légère, de longues arquebuses ; il se procura des guides, des interprètes, des prêtres, fit chanter des prières et reçut les dernières instructions des Stroganof ; elles étaient conçues en ces termes : allez en paix nettoyer le pays de Sibérie et chasser l’impie Koutchoum. Après avoir fait vœu de bravoure et de chasteté, Iermak s’embarqua le premier jour de septembre 1581, au son des trompettes guerrières, sur la Tchoussovaïa, et dirigea sa marche vers les monts Ourals, se préparant à de grandes actions, sans pouvoir compter sur aucun secours. Cette expédition se faisait même à l’insu du tzar, car les Stroganof, qui avaient obtenu la donation des contrées situées de l’autre côté de la chaîne des monts de pierre, croyaient pouvoir se dispenser de solliciter du tzar une nouvelle sanction de leur importante entreprise. Nous allons voir que Jean ne partageait pas cette opinion.