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1574. ainsi que la faculté de commercer librement, et sans être assujettis à aucune taxe, avec les Boukhares et les Kirghis. Dès lors les Stroganof pouvaient légitimement porter le fer et le feu au-delà des monts Ourals ; il est probable que pour une entreprise de cette importance, leurs forces ne répondaient pas à leur zèle. Dans le cours des six années suivantes, Jacques et Grégoire moururent, laissant pour héritage à Siméon, leur frère cadet, les richesses, le génie, l’activité qui les avaient illustrés ; et celui-ci, secondé par ses neveux, Maxime fils de Jacques, et Nicétas fils de Grégoire, eut le bonheur d’accomplir leurs vastes projets. Il est vrai que d’abord il excita la colère de Jean ; mais il mérita, par la suite, sa reconnaissance et celle de la Russie !

Brigandages des Cosaques. Nous avons déjà fait mention de l’origine, de la réputation, de la fidélité ou de la perfidie des Cosaques du Don, tantôt valeureux soldats de la Russie, souvent rebelles à son pouvoir et reniés par elle. Le courroux que dans ses lettres aux sultans et aux khans de Tauride, le tzar manifestait contre ces audacieux aventuriers était fondé. Les Cosaques attaquaient les marchands et même les ambassadeurs asiatiques qui se rendaient à Moscou ; ils allaient jusqu’à piller le trésor du tzar, et plus d’une fois ils