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1573. Russes, traîna en captivité leurs femmes, leurs enfans et fit prisonniers Trétrak Tchéboukof, envoyé de Moscou, qui se rendait à la horde des Kirghis-Kaïssaques ; mais lorsqu’il eut appris que les petites villes de la Tchoussovaïa étaient suffisamment fournies de troupes et d’artillerie, il retourna sur ses pas. Les Stroganof, qui sans un ordre du tzar n’avaient pas osé poursuivre ce brigand, se hâtèrent d’écrire à Moscou pour donner avis de cette invasion et solliciter en même temps l’autorisation de bâtir des forteresses en Sibérie, afin de resserrer Koutchoum dans ses propres possessions et de garantir la sûreté des domaines russes. Comme ils ne demandaient ni troupes, ni armes, ni argent, mais seulement un acte de donation applicable au territoire ennemi, leurs sollicitations eurent un plein succès. 1574. Le 30 mai 1574, le tzar leur expédia une lettre-patente par laquelle Jacques et Grégoire Stroganof étaient autorisés à se fortifier sur les rives du Tobol et à faire la guerre au traître Koutchoum pour délivrer de son joug les habitans de l’Yougorie, tributaires de la Russie. Pour prix de leurs bons services, cet acte leur accordait le droit d’exploiter, pendant un temps limité, non-seulement les mines de fer, mais aussi celles d’étain, de plomb, de soufre,