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soumettre la Sibérie à sa puissance, le tzar fit venir à Moscou Jean et Grégoire Stroganof qu’il regardait comme gens de bon conseil, connaissant parfaitement les régions nord-est de la Russie : il s’entretint longuement avec eux, approuva leurs projets et leur fit, par actes authentiques, concession à perpétuité de terres incultes sur les bords de la Kama, depuis la Permie jusqu’à la rivière de Sylva, ainsi que des rives de la Tchoussovaïa. Il leur permit d’y construire des forteresses propres à les garantir des déprédateurs sibériens et nogaïs ; d’entretenir à leurs frais de l’artillerie et des gens de guerre ; de prendre à leur service tous les hommes libres, à l’exception des déserteurs et des vassaux taillables et corvéables ; d’exercer sur eux une justice indépendante des gouverneurs et magistrats de Perme : exempts des fournitures d’équipages ou de vivres aux ambassadeurs qui parcouraient la ligne de Moscou en Sibérie, ils étaient autorisés à bâtir des villages, à établir des salines, à défricher les terres, à faire, pendant vingt années, le commerce du sel et du poisson, sans être assujettis à aucuns droits ; de leur côté ils prirent l’engagement de ne pas exploiter les mines de métal, qu’ils pourraient découvrir, comme celles d’argent, de cuivre ou d’étain, mais d’en