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au-dessus des neiges des montagnes de pierre, sur le sommet des monts Ryphées, et les voïévodes de Jean III avaient proclamé son nom sur les rives de la Tavda, de l’Irtisch et de l’Oby, à 5000 verstes de Moscou[1]. Déjà ce monarque prenait le titre de prince d’Yougorie, son fils celui de prince d’Obdorie et de Kondinie, et son petit-fils s’appelait prince de Sibérie, car il avait rendu tributaire cette puissance mogole ou tatare qui s’était formée des anciennes tribus d’Ischim, de Tumen ou de Schiban, connues des Russes depuis 1480, et dont le nom venait probablement de celui de Schiban, frère de Bâti, souverain de l’Asie septentrionale, à l’est du lac Aral.

Empire des Tatars en Sibérie. Selon quelques rapports, le prince Ivak ou On, de la tribu des Nogaïs, et sectateur de Mahomet, fixé près de la rivière d’Ischim, gouvernait des hordes de Tatars, d’Ostiaks et de Vogoulitches, et fut détrôné par un factieux, nommé Genghis. Celui-ci, par amitié pour Taïbouga, fils du prince dépossédé, lui donna une armée pour faire la conquête des rives de l’Irtisch et de l’Oby, où ce jeune homme fonda la principauté de Sibérie, ainsi que la ville de

  1. Douze cent cinquante lieues communes de France, de vingt-cinq au degré.