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l’océan oriental et la chaîne Altaïque, patrie de quelques faibles tribus mogoles, tatares, tchoudes et américaines, avait échappé à la curiosité des anciens cosmographes. C’est là, sur le plateau le plus élevé du globe, que, d’après les suppositions du célèbre Linnée, la famille de Noé doit avoir trouvé son premier asile, après le déluge universel. C’est en ces lieux que l’imagination des contemporains d’Hérodote plaçait les griffons gardant l’or ; mais avant l’invasion en Europe des Huns, des Turcs et des Mogols, l’histoire n’avait aucune notion sur la Sibérie. Les ancêtres d’Attila erraient sur les bords du Yenissey : Premières notions sur la Sibérie. c’est dans les plaines d’Altaïs que le fameux khan Dysabule avait reçu Zémarque, ambassadeur de Justinien. Ceux de saint Louis et d’Innocent IV, dans leur voyage à la cour des successeurs de Genghis-Khan, avaient côtoyé le lac Baïkal, et le malheureux père d’Alexandre Nevsky s’était prosterné devant Gaïuck, aux environs du fleuve Amour. Tributaires des Mogols, les Russes avaient connu le midi de la Sibérie au treizième siècle ; dès le onzième, les audacieux Novgorodiens, conquérans du nord-est de cette contrée, s’enrichissaient déjà de pelleteries précieuses. Vers la fin du quinzième, les étendards de Moscou flottaient