1582. celle d’Occident ; spectacle propre à effacer aux yeux du peuple le scandale produit par d’extraordinaires marques d’estime pour le pape, de la part du tzar. » Tout porte à croire que les conjectures de Possevin étaient fondées ; toutefois, il fut trompé dans l’espoir de réunir les Russes à l’Église romaine.
Au reste, jusqu’à son départ, il fut traité par Jean avec une extrême bienveillance ; il eut toujours accès au palais, où il était amené à travers les rangs d’une garde nombreuse et brillante ; il en sortait accompagné par des dignitaires de haut rang : honneur que, sans doute, avant lui, un jésuite n’avait jamais reçu dans aucun pays. Il obtint la liberté de dix-huit captifs espagnols réfugiés d’Azof en Russie, et qu’on avait conduits à Vologda. À sa demande, le sort des prisonniers polonais ou allemands éprouva quelques adoucissemens, en attendant leur échange ; les portes de leurs prisons s’ouvrirent, et ils furent logés chez les habitans, qui reçurent l’ordre de pourvoir à tous les besoins de ces malheureux ; mais les vives instances du jésuite, relativement à la construction d’églises latines en Russie, furent de nouveau repoussées par Jean. « Les catholiques, dit-il à Antoine, sont libres de vivre parmi nous selon leur religion, sans reproche