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1582. 10,000 roubles aux patriarches de Constantinople, d’Antioche, d’Alexandrie, de Jérusalem, les engageant à prier Dieu pour le repos de l’âme du tzarévitch. Enfin, peu à peu, son agitation finit par se calmer, bien que, d’après divers rapports, il déplorât sans cesse la perte de son fils chéri, et qu’au milieu de joyeuses conversations, son souvenir lui arrachât souvent des larmes ; mais il pouvait donc encore se livrer à la gaîté ! S’il faut en croire les historiens étrangers, il ne tarda pas à recommencer ses cruautés et fit supplicier plusieurs hommes de guerre, sous le prétexte qu’ils avaient lâchement livré des forteresses à Batory, tandis qu’au témoignage des ennemis eux-mêmes, les Russes étaient regardés comme de braves et invincibles défenseurs de leurs villes. À cette époque, et sous la même apparence de justice, Jean imagina pour le père de son épouse une punition d’un genre extraordinaire. Depuis long-temps Godounof, couvert de blessures reçues en défendant le tzarévitch, n’avait pas paru à la cour. Théodore Nagoï insinua au tzar que la maladie n’était que le prétexte d’un éloignement dont le dépit et la colère étaient le véritable motif. Pour s’assurer de la vérité, le prince ayant été visiter Godounof vit les plaies de son corps, ainsi que le