Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/445

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ditions 1582. une fois arrêtées, on conclut une trève de dix ans, à partir du 6 janvier 1582 ; mais pendant plusieurs jours encore les titres et la rédaction donnèrent lieu à de vives discussions. Une fois, entre autres, dans un moment de vivacité l’humble jésuite Antoine s’oublia au point d’arracher des mains d’Olférief la minute du traité, qu’il jeta par terre, et prit le dignitaire russe à la gorge. En perdant la Livonie, Jean avait la prétention d’être désigné dans l’acte qui l’en dépouillait comme souverain et tzar de Livonie, dans le sens d’Empereur, ce que ne voulaient entendre ni les ambassadeurs d’Étienne, ni celui du pape. Les premiers, comme par ironie, demandaient Smolensk, Veliki-Louki et toutes les villes de Sévérie pour se décider à lui accorder le titre de tzar ; encore n’était-ce que de Kazan et d’Astrakhan, dans l’acception de hospodar et désignant de la même manière les voïévodes de Moldavie. Possevin prétendait qu’au pape seul était réservée la puissance de concéder de nouveaux titres aux têtes couronnées. Enfin il fut convenu entre les plénipotentiaires que, des deux copies de l’acte de la trève, celle destinée à la Russie donnerait à Jean le nom de tzar, souverain de Smolensk et de Livonie, tandis qu’on lui accordait seulement le titre de prince