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1581. nécessaires pour la libre communication de la Russie avec les autres puissances. Pendant quatre mois vous avez assiégé Pskof, certainement avec un courage digne d’éloges ; cependant quel succès avez-vous obtenu ? Conservez-vous réellement l’espoir de prendre cette ville ? Mais si vos projets ne réussissaient pas, vous vous exposeriez à perdre votre armée et toutes vos conquêtes. »

Au lieu des trois jours accordés par Batory, il s’était écoulé plus de trois semaines en entrevues, en débats où les Russes montraient autant de sang-froid que les Polonais y mettaient de chaleur. Les ambassadeurs de Jean cédaient au roi quatorze villes de Livonie occupées par les troupes russes, ne se réservant que Derpt avec quinze places fortes, proposition que rejetaient les envoyés d’Étienne : ils exigeaient la Livonie entière et des dédommagemens pécuniaires pour les frais de la guerre. Ils demandaient que le roi de Suède fût compris dans le traité ; en vain Életzky et Olférief sollicitaient l’intervention de Possevin, pour diminuer les prétentions des Polonais, le rusé jésuite, devinant les secrètes instructions du tzar, vantait l’invincible Batory, et témoignait une compassion mensongère pour les nouveaux et inévitables malheurs de la Russie, si, par