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1581. une grande quantité de marchandises, et des richesses considérables. Quelques jours après, de La Gardie, général suédois, et Français d’origine, pénétra jusque sur le territoire de l’ancienne Russie ; il s’empara d’Ivan-Gorod, d’Yarma, de Koporié, et fit prisonniers plusieurs officiers moscovites, dans le nombre desquels se trouva un traître dangereux pour la Russie, qui offrit ses services aux Suédois : c’était André Belzky, digne parent de Maluta Skouratof et du transfuge David. Après avoir enlevé aussi la place forte de Vittenstein, le fier de La Gardie célébrait ses victoires à Revel ; il causa une telle frayeur aux Russes que, dans toutes les églises, ils instituèrent des prières pour conjurer le ciel de les sauver de la fureur de ce terrible ennemi.

Ce qu’il y a de certain c’est que Jean tremblait d’effroi : il ne songeait pas aux ressources, aux avantages de la Russie ; il ne voyait que les forces de l’ennemi, et, au lieu d’attendre son salut de la valeur et de la victoire, il ne l’espérait plus que de la médiation du jésuite Antoine. Celui-ci lui écrivit du camp de Batory que, repoussant les séductions de la gloire, ce héros, vraiment chrétien, était toujours disposé à donner la paix à la Russie, sous les conditions déjà connues du tzar, ne voulant entendre parler d’aucune autre ;