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1581. se retira à l’arrivée de forces supérieures commandées par des généraux moscovites, et, n’ayant pu réussir à enlever Toropetz par surprise, il fut rejoindre le roi. Les événemens de Livonie étaient d’une plus haute importance. Batory avait exigé des Suédois d’attaquer par mer les côtes septentrionales de la Russie, pour détruire l’entrepôt du commerce russe avec l’Angleterre, en s’emparant des ports de Saint-Nicolas, de Kolmogore et de Bélosersk, où l’on conservait le principal trésor du tzar ; idée effectivement hardie, que les Suédois regardaient comme une folle témérité. Redoutant les déserts éloignés et les glaces de la mer Blanche, ils cherchèrent en Livonie, en dépit de Batory, des conquêtes plus à leur portée, plus faciles et plus sûres ; car ils étaient loin de consentir à lui céder, sans partage, toutes les parties de cette province. Ils mirent à profit l’inactivité des voïévodes de Jean pendant le long siége de Pskof, et, dans deux ou trois mois, se rendirent maîtres de Lodè, Fikkel, Léal, Habsal, Prise de Narva par les Suédois. et même de Narva, où, dans un assaut sanglant, périrent sept mille Russes, tant de la garnison que des habitans. Depuis vingt ans cette ville était devenue l’entrepôt du commerce de la Russie avec le Danemarck, l’Allemagne, les Pays-Bas, etc. ; de sorte qu’il s’y trouvait