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1581. donna l’ordre d’abandonner les lignes d’attaque, de retirer les canons, d’enlever les gabions, et de convertir le siége en blocus, dans l’espoir de réduire les assiégés par la famine. À l’aspect de ce mouvement de retraite, en voyant les Polonais s’éloigner de la forteresse avec leur train d’artillerie, d’unanimes cris d’allégresse retentirent sur les murs de la ville.

Ce revers ne fut pas le seul qu’essuya Batory. Pour ranimer, par une conquête plus facile, l’ardeur de son armée consternée ; pour rendre le courage à ses mercenaires avides de butin, il voulut prendre, à cinquante-six verstes de Pskof, l’antique couvent de Petchersk, restauré, embelli en 1519, par Mounékhin, officier du tzar, et, depuis cette époque, devenu célèbre par ses miracles, ses richesses, et la somptuosité de ses édifices. Outre les religieux, ce couvent renfermait pour la défense de ses murailles et de ses tours en pierre, deux ou trois cents soldats commandés par un chef intrépide, nommé Netschaïef, et dont les attaques continuelles harcelaient les transports de l’armée polonaise. Le chevalier George Fahrensbach, avec les Allemands, et Bornemissa, voïévode du roi, à la tête de la compagnie hongroise, ayant cerné le couvent, sommèrent les religieux d’en ouvrir