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vode 1581. Zamoïsky, lequel, disaient-ils, avait tout appris dans les académies d’Italie, excepté l’art de vaincre les Russes. Sans doute il s’en retournera avec le roi à Varsovie pour faire briller son éloquence à la diète, et pendant ce temps nous deviendrons la proie d’un hiver rigoureux et d’un ennemi féroce. Batory faisait construire des baraques, s’approvisionnait en poudre, en blé, et, sourd aux murmures, il attendait tout de l’effet de neuf mines qu’il avait préparées ; mais Schouïsky, instruit de leur existence par un transfuge lithuanien, parvint à en éventer quelques-unes. Les autres s’écroulèrent d’elles-mêmes : toutes les tentatives, toutes les ruses, tous les efforts de Batory furent sans résultats. Ni ses boulets rouges, si funestes à Véliki-Louki et à Sokol, ni son intrépidité ne produisirent l’effet qu’il en avait attendu. Un jour (le 28 octobre) les heiduques du roi, couverts de larges boucliers, munis de pioches et de leviers de fer, s’avancèrent sur la ville, et commencèrent à saper les murs, entre la tour de l’angle et la porte de Pokrovsky. Ensuite, se glissant dans les brèches, ils cherchaient à mettre le feu aux fortifications en bois de l’intérieur. Les Russes, surpris de leur audace, eurent bientôt détruit ces téméraires. On leur versait sur la tête du gou-