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1560 — 1561. Les ambassadeurs ayant témoigné le désir d’être présentés à cette princesse, on leur permit de la voir à l’église et on leur remit les portraits des deux sœurs. Mais Sigismond, convaincu de la nécessité de combattre pour la Livonie, regardait comme inutile une alliance avec Jean. Il fit partir pour Moscou le maréchal Schimkowitsch, sous prétexte de traiter de paix et de mariage, et en même temps il revendiqua Novgorod, Pskoff, le territoire de Séversk, Smolensk !… L’ambassadeur polonais repartit et les hostilités recommencèrent par la prise de Tarvast, dont s’empara Radzivill, hetman lithuanien, entré en Livonie avec une armée considérable. Le siége durait depuis cinq semaines, et les généraux moscovites n’étaient pas encore venus au secours de la forteresse. Ils se rassemblaient, faisaient leurs préparatifs ; mais, sans cesse en dispute sur le droit d’ancienneté, ils refusaient d’obéir l’un à l’autre. La sévérité de Jean ne réprimait point cet ancien abus. Lui qui, pour un mot indiscret, pour un regard de reproche, pour une généreuse audace, traitait les grands avec tant de cruauté, montrait de l’indulgence pour cette coutume funeste. Tous les exploits de sa nombreuse armée se bornèrent à ravager de nouveau quelques villages livo-