Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1581. champ de bataille et plus de quatre-vingts officiers de marque, au nombre desquels se trouvait Bekesi, commandant hongrois qui jouissait particulièrement de l’estime et de l’amitié d’Etienne. Ce prince, en proie à un violent dépit, s’enferma dans sa tente, refusant de voir ses voïévodes qui lui avaient promis de le faire souper dans la citadelle de Pskof.

Mais le jour suivant, comme il avait rougi de son découragement, Batory se montra aux troupes avec un visage serein. Ayant assemblé le conseil de guerre, il déclara que soit en automne, soit en hiver, il fallait mourir ou prendre Pskof, nonobstant toutes difficultés. Il fit creuser des mines, bombarder nuit et jour la forteresse et donna l’ordre de se préparer à un assaut. Il écrivit ensuite aux voïévodes russes, dans les termes suivans : « Une plus longue résistance est désormais inutile. Vous devez savoir combien j’ai conquis de villes dans l’espace de deux ans. Rendez-vous et vous obtiendrez en honneurs, en gratifications, ce que vous n’auriez jamais pu espérer du tyran de la Moscovie. Je promets également au peuple des immunités inconnues en Russie, outre tous les avantages d’un commerce libre, autrefois florissant dans ce pays. La religion, les cou-