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1581. protectrices ! » À ce choc imprévu, les ennemis rompus, déconcertés, sont repoussés des murailles, ou précipités du haut des plates-formes. Les Hongrois, plus obstinés que les autres, voulurent tenir dans la tour de Pokrovsky. Le fer et le feu les forcèrent à l’abandonner. Étienne ayant envoyé des renforts à ses généraux, le combat dura jusqu’au soir ; mais cette scène de carnage se passait en dehors de la forteresse où il n’était resté que des malades, des vieillards et des enfans. Les femmes mêmes, instruites qu’il n’y avait plus d’ennemis sur les remparts ; que l’on y avait de nouveau arboré les drapeaux du tzar ; enfin que, dans leur fuite, les Polonais avaient abandonné quelques pièces d’artillerie légère à la porte, paraissent aux lieux du combat, les unes munies de cordes pour traîner au Kremlin ces canons enlevés à l’ennemi, d’autres apportant de l’eau fraîche aux guerriers altérés : plusieurs d’entre elles étaient armées de piques, prêtes à combattre pour secourir leurs époux et leurs frères. Enfin, vers la nuit, les vainqueurs rentrèrent en ville conduisant de nombreux prisonniers ; ils portaient en triomphe les drapeaux et les trompettes de l’armée du Roi, trophées conquis par leur valeur. Aussitôt on chanta dans l’église cathédrale un